Le recyclage des emballages : des poubelles pleines de ressources
Quatre millions de tonnes d'ordures ménagères sont produites chaque jour dans le monde, soit l’équivalent de 400 Tour Eiffel. L’Union européenne y contribue pour 600 000 tonnes quotidiennes, ce qui correspond à une moyenne d’1,2 kilogramme par Européen et par jour. Un tiers environ est constitué d’emballages de diverses matières (verre, papier-carton, aluminium, acier, plastiques). Le tri et le traitement de ceux-ci sont donc essentiels pour l’environnement.
© THINKSTOCK - Une chaîne industrielle de tri des déchets en vue du recyclage.
Le recyclage des emballages
Le recyclage est la meilleure solution car il permet de régénérer les matériaux et fabriquer différents types de produits en économisant des ressources. L’ de certains matériaux permet, si on récupère la , une reconversion énergétique. En revanche, la mise en décharge dans des dépôts organisés est la moins bonne des options, en dehors bien sûr de l’abandon pur et simple en pleine nature.
L’Union européenne a fait de gros efforts depuis le début du siècle pour mieux recycler les ordures collectées par les municipalités. Le taux de recyclage des ordures a ainsi progressé de 27 % en 2000 à près de 50 % en 2020. La France est un peu en dessous de la moyenne européenne, et très loin derrière l’Allemagne. L’UE s’est fixé l’objectif d’un taux de 60 % en 2030, et même 70 % pour la catégorie spécifique des emballages1.
Les techniques de recyclage des emballages ménagers sont très variables selon les matières.
- Le verre : il provient de bouteilles entières ou de verre cassé. En centre de tri, les premières sont isolées et nettoyées. Elles deviennent alors directement réutilisables. Le verre cassé en vrac est débarrassé de ses impuretés puis réduit en tout petits morceaux. Ce verre broyé est ensuite fondu à 1 550 °C avec d’autres matériaux (sable, soude, calcaire…). Le résultat de cette fonte sert à fabriquer de nouvelles bouteilles et d'autres objets. En 2016, le verre atteignait en France un taux de recyclage de 86 % stable depuis 2012.
- Les papiers et cartons : en centre de tri, ils sont compactés sous forme de ballots, puis broyés dans un mixer géant avec de l’eau. La bouillie de fibres de papier ainsi obtenue est débarrassée de ses impuretés, puis des encres. La pâte est ensuite essorée, égouttée et séchée entre des cylindres chauffants. Après traitement final, de grosses bobines de papier recyclé sont prêtes pour l’utilisation. Environ 40 % du papier utilisé dans le monde provient du recyclage. Le taux de recyclage des papiers-cartons en France a été de 65 % en 2016.
- L’acier : il s’agit surtout de boîtes de conserve. En centre de tri, elles sont écrasées par une presse et transformées en gros cubes. Ceux-ci partent ensuite vers une aciérie. Ils sont alors fondus à 1 500 °C dans un haut fourneau avant d’intégrer le circuit normal de fabrication de l’acier. L’acier peut aussi être refabriqué à partir des machefers issus de l’incinération d’autres déchets, ce qui fait que le taux de recyclage est supérieur à 100 %.
- L’aluminium : il est contenu dans les canettes, les barquettes alimentaires, les bombes aérosols, etc. En centre de tri, ces emballages sont isolés puis purifiés. Ils fondent dans des fours à très haute température et se transforment en métal liquide. À partir de celui-ci, on fabrique des lingots, des rouleaux et des feuilles d’alliages qui repartent neufs dans le circuit industriel.
Le cas des plastiques
Première source de pollution de l’océan, les matières plastiques sont moins bien recyclées que les autres matières pour l’emballage, comme le verre ou le papier-carton. En effet, certains plastiques sont impossibles à recycler et d’autres le sont à un coût très élevé.
En 2018, l’Union européenne recyclait un peu plus de 40 % des emballages en plastique. Elle ambitionne d’en recycler 55 % à l’horizon 2030. La France est particulièrement mal placée (26,9 %), loin derrière l’Allemagne (46,4 %) ou la Suède (50 %)2.
L’UE a accentué ses efforts en 2020. Elle a décidé l’interdiction de certains produits à usage unique, comme les cotons-tiges ou la vaisselle jetable, et a instauré une taxe sur les déchets d’emballage en plastique non-recyclés.
La première étape d’un processus vertueux est la collecte de ces emballages. Il faut ensuite trier les différentes formes de matières plastiques, car leurs différentes compositions chimiques rendent impossible leur mélange au sein d’un nouveau produit. Il convient ainsi d’isoler :
- le PVC (polychlorure de vinyle) : canalisations, fenêtres, gants, etc. ;
- le PET (polyéthylène téréphtalate) : bouteilles de boissons, barquettes alimentaires, etc. En Europe, la collecte des bouteilles en PET se développe. Environ 40 % de toutes ces bouteilles sont aujourd’hui collectées pour être recyclées ;
- le PEhd (polyéthylène haute densité) : bouteilles de lait, emballages et produits d’entretien, etc.
Ainsi triés, les plastiques sont broyés, lavés et régénérés en un produit de haute pureté, sous forme de poudre ou de granulés. Une bouteille d’eau recyclée permet ainsi de fabriquer sept cartes à puce.
Sources :