L'essor des voitures électriques dans le monde

Actualisé le 17.01.2025

Lecture 10 min

Lycée
Sciences et technologies de l’industrie et du développement durable Filières professionnelles, domaine de l’énergie

La motorisation électrique se développe à grands pas dans le monde, essentiellement en Chine, en Europe et aux États-Unis. Une transition essentielle pour réduire les émissions de gaz à . Aujourd’hui, la consommation mondiale d’énergie fait majoritairement appel aux combustibles fossiles, principale cause du .

Une vue de l’usine de voitures électriques Leapmotor à Jinhua, au sud de Shangaï, en Chine.
En 2024, 40 millions de voitures électriques circulent dans le monde

L’électro-mobilité, qui concerne aussi bien les voitures que les bus, les motos, les vélos, constitue désormais un grand enjeu de la .

En 2023, près d’une voiture sur cinq vendues dans le monde était à motorisation électrique. Les ventes ont approché cette année-là 14 millions. Au total, on estime qu’aujourd’hui 40 millions de voitures électriques individuelles (y compris les hybrides rechargeables) circulent sur les routes du monde. Il n’y en avait que 26 millions en 2022, 17 millions en 2021. Plus de la moitié du parc est en Chine, le reste essentiellement en Europe et aux Etats-Unis. Parti de zéro, cet essor spectaculaire ne menace pas encore la suprématie des autres motorisations. En Chine, qui est de loin le plus grand marché pour l’électrique, 2 nouvelles immatriculations sur 3 en 2023 concernaient des moteurs thermiques. En Europe, 4 nouvelles immatriculations sur 5 étaient également thermiques. Aux Etats-Unis, premier producteur mondial de pétrole, le rapport monte à 9 voitures sur 10.

En Europe, les véhicules électriques sont devenus majoritaires en Norvège et en Suède. Ailleurs, notamment en France, ils sont le 3eme choix pour les acheteurs, nettement derrière les voitures à essence et les hybrides non rechargeables, mais devant les moteurs . Côté production, l’Allemagne est le deuxième constructeur mondial derrière la Chine, la France se classant cinquième.  

Ce qui accélère l’essor des voitures électriques  

Les politiques publiques, par la mise en place de normes et règles environnementales et fiscales, jouent un grand rôle dans l’essor de l’électrique.  

  • Dès 2015, l’État chinois, qui administre largement l’économie, a fait le choix du véhicule 100 % électrique, forçant le reste du monde à emboîter le pas.  
  • Avec un peu de retard, l’Union européenne a pris une décision audacieuse : annoncer l’interdiction des moteurs thermiques d’ici 2035.
  • Les États-Unis restent davantage attachés au moteur thermique même si la voiture électrique se développe rapidement dans certains États. Près de la moitié des voitures électriques vendues aux États-Unis le sont en Californie.

Les freins au développement de la mobilité électrique  

  • La question du coût à l’achat : la voiture électrique reste un produit haut de gamme, avec un prix d’achat nettement supérieur à celui des véhicules thermiques. En revanche, le coût au kilomètre parcouru est inférieur. En France, selon l’ADEME parcourir 300 km, il faut compter 10 € en charge normale à domicile et 40 € en charge rapide (pour 30€ environ en mode thermique).
  • Les réseaux de recharge : pour les longs trajets, il faut un maillage serré de stations de recharge, qui viendra peu à peu remplacer le réseau de stations-services. C’est un lourd investissement. Il faut évidemment prévoir aussi d’accroître considérablement la production électrique, et la plus « verte » possible.  
La Chine a pris de l’avance, grâce à son démarrage précoce, à sa production de masse et à sa richesse en lithium pour les batteries.

La question stratégique des batteries

Elles sont le cœur de la voiture électrique. Elles déterminent l’autonomie du véhicule pour de longs trajets.

La Chine a pris plusieurs longueurs d’avance, grâce à son démarrage précoce, à sa production de masse et à sa richesse en un composant essentiel à la fabrication de batteries, le lithium.

Menacée d’être submergée par les batteries chinoises, l’Europe a engagé des investissements importants pour se doter de filières concurrentielles. Une cinquantaine de projets de « méga-usines » ont été annoncés en Europe, et quelques-unes sont déjà en service. En France, l’usine de Douvrin, dans le Pas-de-Calais, a été inaugurée en 2023 et trois autres projets sont en préparation.

La sécurisation des approvisionnements dans les métaux nécessaires à la fabrication des batteries (lithium, cobalt, nickel, graphite) devient également un sujet stratégique. 

Voiture électrique : l’utilisateur a un rôle à jouer
🚗

La transition vers la motorisation électrique ne résoudra pas tous les problèmes et le comportement de l’utilisateur restera important.  

  • Attention au poids ! L’impact carbone d’un véhicule électrique augmente quasiment proportionnellement à son poids, lui-même fortement impacté par la capacité de stockage de sa batterie. Il vaut donc mieux choisir un petit modèle avec une capacité raisonnable (< 60 kWh). A cette condition, une voiture électrique roulant en France, a un impact carbone 2 à 3 fois inférieur à celui d'un modèle similaire thermique.
  • Attention aux recharges ultra-rapides. Selon l’ADEME, recharger une batterie de 60 kWh en 2 minutes comme on refait le plein d’un véhicule thermique, représenterait un appel de de 1,8 MW électrique, soit l'équivalent de la puissance électrique moyenne appelée simultanément par 1500 foyers. En outre utiliser la recharge rapide trop fréquemment accélère la dégradation de la batterie.
  • Attention à choisir le bon moment pour la recharge. Pendant la nuit, à domicile, ou auprès de bornes associées à une production photovoltaïque (ombrière par exemple) sont des solutions à privilégier pour réduire l'impact sur le réseau électrique. 
Les voitures électriques en France

Fin 2024 en France, il y avait près d’1,9 million de véhicules électriques et hybrides rechargeables (sur environ 40 millions pour le parc total), alors qu’on en comptait moins de 500.000 en 2021.  

Cette progression rapide est due à de fortes aides publiques pour l’achat de ces véhicules électriques et à des investissements importants dans le secteur. Mais la France reste encore un pays de voitures thermiques qui comptaient pour près de 80 % des nouvelles immatriculations en septembre 2024.  

Cette résistance s’explique par des infrastructures encore limitées malgré les investissements récents, notamment la densité des bornes de recharge qui demeure faible.  Fin 2024, il y avait environ 150 000 points de recharge publics, l’objectif étant d’atteindre 400 000 d’ici 2030.  

Comme partout dans le monde, un autre obstacle est la barrière du prix. Le prix le plus bas du marché des voitures électriques, la Dacia Spring, est de plus de 20.000 euros en 2022. La voiture électrique est ainsi encore un équipement très haut-de-gamme, comme l’illustre le succès des voitures Tesla en France.