La dépendance énergétique de l’Europe
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Le taux de dépendance énergétique d’un pays est la part d'énergie qu’il importe par rapport au total de celle qu’il consomme. Exprimé en pourcentage, il traduit donc le niveau auquel une économie dépend de l’extérieur pour subvenir à ses besoins. Si cette dépendance se réduit, on dit que le pays progresse vers la “souveraineté énergétique”. Planète Énergies vous explique en deux tableaux la situation de l’Union européenne.
© Unsplash Nejc Soklič
L’Europe importe près de 60 % de son énergie
Près de 60 % des que consomme l’Union européenne (UE) doit être importée de l’extérieur de l’UE. Il s’agit de pétrole, de gaz et de charbon.
Cette dépendance énergétique a tendance à augmenter depuis les années 2000 et elle est particulièrement marquée dans le secteur du gaz naturel, notamment en raison de l’épuisement progressif des gisements de la mer du Nord. Or le gaz est une énergie de plus en plus utilisée, notamment pour remplacer le charbon, plus polluant et émetteur de CO2.
Voici un tableau indiquant le taux de dépendance de l’UE (27 pays) et plus particulièrement celui à l’égard du gaz naturel.
En % | 2000 | 2010 | 2015 | 2019 | 2020 | 2021 |
Taux de dépendance (toutes énergies) | 57,8 | 57,4 | 57,6 | 62,3 | 59,1 | 57,1 |
Taux de dépendance au gaz naturel | 65,7 | 67,8 | 74,5 | 89,7 | 83,6 | 83,5 |
Commentaires du tableau :
- Les baisses de 2010 et 2020/2021 sont un peu trompeuses : elles correspondent à une moindre croissance économique (la crise financière de 2008 et la crise sanitaire de la Covid-19 en 2020).
- La dépendance à l’égard du gaz naturel est particulièrement forte et s’est accrue considérablement au cours des dix dernières années.
Le choc de la guerre en Ukraine
Parmi les pays qui alimentent l’UE en énergie, la Russie a longtemps tenu une place primordiale : en 2021, elle assurait notamment 44 % des importations européennes de gaz naturel.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022 a pratiquement stoppé l’importation de gaz russe par gazoducs. En mai 2022, la Commission européenne a présenté un plan baptisé “REPowerEU”, qui a pour objectif de sortir de la dépendance aux hydrocarbures russes, par trois moyens essentiels :
- diversifier les sources d’approvisionnement : l’Europe a augmenté ses importations de , notamment des Etats-Unis et du Qatar ;
- réduire la consommation d’énergie au sein des pays de l’UE : la consommation de gaz naturel a baissé de 18 % en 2022 et 2023 ;
- accélérer le développement des et relancer le nucléaire dans plusieurs pays.
Comment un pays peut-il réduire sa dépendance énergétique, donc ses importations d’énergie ?
En consommant moins et en privilégiant les énergies produites sur place (renouvelables/nucléaire).
Une dépendance énergétique très variable selon les pays européens
La dépendance énergétique est plus ou moins forte selon les ressources propres de chaque pays et selon les choix effectués pour leur . Voici le tableau pour cinq pays très différents en 2021 :
En % | Dépendance énergétique globale en 2021 |
Italie | 74,7 |
Allemagne | 63,8 |
France | 44,4 |
Pologne | 40,6 |
Suède | 22,4 |
Commentaires du tableau :
- La France limite sa dépendance grâce au nucléaire, la Pologne s’appuie sur sa production nationale de charbon, la Suède sur ses capacités nucléaires et hydrauliques.
- L’Allemagne, qui a une industrie très puissante, s’est appuyée longtemps sur le gaz russe, abondant et bon marché, tout en développant les énergies renouvelables. A partir de 2022, elle a considérablement diversifié ses importations.
Qu’est-ce qui assure la faible dépendance énergétique de la France, de la Pologne et de la Suède ?
Pour la France, le nucléaire. Pour la Pologne, le charbon. Pour la Suède, l’hydraulique et le nucléaire.
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