L'eau salée, moteur de l'énergie osmotique
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Utiliser la salinité des océans pour produire de l’ ? Cette idée a commencé à germer en Norvège, avec la première centrale osmotique au monde. L’heure est encore aux expérimentations.
© J. HECKER / AFP - A l'usine osmotique de Tofte, en Norvège, la rencontre eau salée/eau douce génère de l'électricité
Une énergie basée sur le principe de l’osmose
L' utilise la concentration en sels de l’eau de mer pour produire de l’électricité. L’élément clé de cette technologie est une membrane semi-perméable double face, qui possède la particularité de laisser passer l’eau, mais pas les sels minéraux. Elle est mise en contact avec de l’eau douce sur une face, et de l’eau de mer sur l’autre face. Dans cette situation, les molécules de sel attirent l’eau douce, qui migre alors vers le compartiment salé : ce phénomène s’appelle l’osmose. Grâce à ce mouvement d’eau, une turbine produit de l’électricité1.
La réussite de cette technologie repose donc sur des membranes performantes, qui doivent avoir une bonne résistance à l’usure et attirer suffisamment d’eau pour actionner la turbine et produire de l’électricité avec un rendement optimal. Elles doivent aussi bien sûr avoir un coût acceptable.
Une centrale osmotique ne peut pas être installée n’importe où le long d’une côte. Elle a en effet besoin d’être proche de réservoirs d’eau douce et d’eau de mer. Par conséquent, les embouchures de fleuves représentent les seuls sites convenables. En pratique, dans une centrale osmotique, un réseau de canalisations conduit l’eau douce et l’eau de mer dans des chambres distinctes, séparées par la membrane.
Une usine pionnière en Norvège
Après plusieurs installations expérimentales, Statkraft, compagnie d’électricité norvégienne spécialisée dans les , a inauguré sa première installation osmotique à Tofte, en Norvège, en 2009. Il s’agit d’un prototype qui sert à tester la tenue des membranes dans le temps et la faisabilité de la technologie. Deux autres projets voient le jour au Japon, avec une usine pilote à Fukuoka, et aux Etats-Unis.
Actuellement, 1 m² de membrane permet d’atteindre une de 3 W. Statkraft travaille avec une pression osmotique théorique de 12 bars soit l’équivalent d’une chute de 120 mètres. Des ajustements sont encore nécessaires pour améliorer le rendement et atteindre l’objectif de 5 W/m. À ce moment-là, une centrale osmotique de 1 MW devrait nécessiter 200 000 m² de membrane. Une centrale de cette puissance (1 à 2 MW) devrait voir le jour à Sunndalsøra.
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