Analyse du cycle de vie d'un téléphone portable

Actualisé le 15.10.2025

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Collège Lycée
Sciences de l'ingénieur Technologie

La méthode d'ACV d'un produit en 8 images. Découvrez comment il est possible de réaliser le bilan environnemental d'un téléphone portable. Nous étudions son impact dès l'extraction du premier matériau constituant !

1. Qu’est-ce que l’ACV d’un téléphone ?

L’  est une méthode qui permet d’évaluer les impacts énergétiques et environnementaux d’un produit, depuis sa fabrication jusqu’à sa fin de vie, en passant par sa période d’utilisation. Voici celle d’un téléphone portable. 

Personnes sur leur téléphone dans le métro

2. En 2025, plus de téléphones portables que d’habitants sur Terre

En 2025, on compte 8,5 milliards de téléphones portables en circulation, soit plus que la population mondiale estimée à 8 milliards. Parmi ces appareils, 85 % sont des smartphones connectés à Internet. Si l’on élargit aux objets connectés (montres, consoles de jeux, GPS, , vidéosurveillance…), le total dépasse les 30 milliards. Cette croissance fulgurante s’accompagne d’un défi environnemental majeur : des centaines de millions de téléphones portables sont jetés chaque année, alors que les taux de recyclage restent très faibles. En France, 91 % des personnes âgées de 12 ans et plus possèdent un smartphone. 
Sur la photo : une scène du métro d’Hanoï, au Vietnam, symbole de la connectivité mondiale. 

3. Étape 1 du cycle de vie : la production

Un téléphone contient plus de 60 matériaux. Des matières plastiques et du verre, mais surtout des métaux : du cuivre, de l’aluminium, du chrome, du zinc, de l’étain et des métaux précieux comme l’or, l’argent, le platine. Et aussi des « terres rares » : tantale, europium, indium… La batterie comporte du cobalt et du lithium. L’extraction de ces métaux est très consommatrice d’énergie et polluante. Beaucoup des mines se trouvent en Chine avec des terres éventrées et contaminées sur des km² (photo). Il faut ensuite transporter ces matières premières, les traiter et les assembler. Cette phase concentre environ 80 % de la consommation d’énergie et des émissions de CO2 provoquées par la fabrication d’un téléphone.  

4. Étape 2 du cycle de vie : la distribution

Une fois produits, les téléphones portables doivent être transportés sur les lieux de consommation. Il faut donc prendre en compte les carburants des avions-cargos, des navires marchands, des camions puis des camionnettes. A cette phase de la distribution, s’ajoutent les impacts de la fabrication des emballages, avec là aussi toutes les étapes (matières premières, fabrication, transport). Mais l’impact de chaque téléphone reste négligeable compte tenu du poids des objets et du gigantisme des porte-conteneurs. 

5. Étape 3 du cycle de vie : l’utilisation

Recharger un portable consomme très peu d’ . Sur la base d’une recharge par jour, la consommation électrique annuelle est estimée entre 3,5 et 7 kWh. Mais il y a une consommation cachée, que l’utilisateur paye via ses abonnements et ses achats d’équipements : c’est la consommation des réseaux internet et des data centers qui traitent les données. Une heure de streaming vidéo sur un téléphone portable hors wifi peut consommer jusqu’ à 1 kWh. L’envoi de 100 mails avec pièces jointes consomme environ 2,5 kWh. Il faut y ajouter les jeux en ligne, les applications interactives et les réseaux sociaux, qui se comptent maintenant en milliards dans le monde. Un téléphone très sollicité peut consommer indirectement autant qu’un réfrigérateur sur un an, autour de 300 kWh. 

6. Étape 4 du cycle de vie : la fin de vie

Le recyclage est particulièrement utile dans le cas des smartphones. Ils sont riches en matières précieuses qui peuvent être récupérées, avec plus ou moins de difficultés, pour la fabrication d’autres objets électroniques. Le plastique et le verre sont aussi valorisables. Mais la proportion d’appareils récupérés est faible : en France, 20 à 25 % seulement sont collectés pour entrer dans les filières de recyclage ou être reconditionnés et réemployés. Les autres dorment dans les tiroirs ou se retrouvent dans les décharges…  

7. Quel bilan écologique pour les téléphones portables ?

C’est la phase de production (extraction des matériaux et assemblage) qui pèse le plus lourd dans le cycle de vie. Selon les chiffres d’Apple, un iPhone 13 émet durant son cycle de vie l’équivalent de 64 kg de CO2 : 81 % lors de la production, 16 % lors de l’utilisation, le reste en transport et recyclage. Il faudrait utiliser son portable pendant trois ou quatre ans pour que la part de l’utilisation dépasse celle de la production. Ce n’est pas le cas. La durée moyenne d’usage tourne autour de deux ans. 

 

8. L’impact environnemental du numérique

Avec des milliards d’utilisateurs qui passent de plus en plus de temps sur leurs téléphones, les chiffres explosent. En 2025, le secteur du numériquereprésenterait plus de 5 % de la consommation mondiale d’électricité. Si le numérique était un pays, il serait le troisième plus grand consommateur d’électricité, après la Chine et les États-Unis. Il serait également responsable de 3,8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, un chiffre en constante augmentation, notamment sous l’effet du développement de l’intelligence artificielle (IA) générative.
En France, les data centers, qui hébergent nos vidéos, nos recherches, nos applications et nos IA, représentent désormais près de la moitié de l’empreinte carbone du numérique. Malgré les efforts d’ , leur croissance exponentielle rend difficile la stabilisation de leur impact.
Sur la photo : un data center, symbole invisible mais central de notre vie numérique.

Dans le cycle de vie d'un smartphone, quelle étape consomme le plus de ressources ?

C’est la phase de production (extraction des matériaux et assemblage) qui pèse le plus lourd dans le cycle de vie d’un smartphone. Selon les chiffres d’Apple, un iPhone 13 émet durant son cycle de vie l’équivalent de 64 kg de CO2 : 81 % lors de la production, 16 % lors de l’utilisation, le reste en transport et recyclage. 

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