1. Quand changerons-nous ?
Lors d’une marche pour le climat à New Delhi, à la veille de l’ouverture de la COP21 en décembre 2015, un jeune Indien tient une pancarte en forme d’appel : « le climat change, quand changerons-nous ? ». L’Inde sera dans quelques années le pays le plus peuplé du monde, devant la Chine. Elle dépend encore très largement du charbon mais ses dirigeants ont engagé d’ambitieux programmes d’ .
2. Une très forte dépendance au charbon
L’Inde est devenue en 2015 le deuxième consommateur de charbon, derrière la Chine mais devant les États-Unis. En raison de l’exploitation souvent inefficace de ses mines, le pays doit importer le tiers de ses besoins, ce qui lui coûte 16 milliards de dollars par an. Sur la photo, des montagnes de charbon sont débarquées sur les quais du port de Mundra, à 400 km d’Ahmedabad, dans l’ouest de l’Inde.
3. Une électricité produite à 80 % à partir du charbon
L’Inde dispose d’un grand parc de centrales thermiques à charbon, comme ici la centrale de Wanakbori, dans un village rural à 120 km d’Ahmedabad. Même si le pays a annulé en juin 2016 quatre projets de grandes centrales, la demande indienne en charbon devrait augmenter de 5 % par an jusqu’en 2021.
4. Les mines du Meghalaya
L’exploitation charbonnière reste primitive dans l’État du Meghalaya. Ce petit État, qui fait partie du « Nord-Est » indien, entre le Bangladesh et la Birmanie, peuplé de tribus aborigènes, abrite des milliers de mines privées. Elles emploient des jeunes garçons dont la minceur permet d’entrer dans des galeries très étroites et profondes et d’en extraire le charbon avec des outils rudimentaires. Sur la photo, prise dans le village de Rimbay, un mineur remonte sur son dos un sac de charbon, le long d’une échelle en bambou.
5. La pollution des villes
La dominance du charbon dans la production électrique, l’accroissement du trafic automobile, la mauvaise gestion des déchets et la faiblesse des normes environnementales font que la pollution est un problème préoccupant dans les grandes métropoles indiennes, notamment dans la capitale New Delhi. Ici, à Allahabad, dans le nord de l’Inde, un conducteur d’un vieux rickshaw à pédales utilise son mobile connecté alors que les fumées d’une usine d’ enveloppent la rue.
6. « No coal », pas de charbon !
Une profonde prise de conscience pour une économie plus durable se manifeste. Ici, les habitants de neuf villages près d’Alibag, dans l’État du Maharashtra se sont assis en formant la silhouette d’une éolienne et en figurant les lettres « No coal ». Ils protestaient ainsi contre la construction de quatre centrales à charbon, menaçant selon eux l’usage de terrains fertiles utilisables pour l’agriculture.
7. Un accès à l’énergie encore précaire
Un des grands handicaps du développement en Inde, dans les campagnes mais aussi dans les faubourgs pauvres des villes, reste l’accès à l’énergie, pour l’éclairage, le chauffage et la cuisson des aliments. Le kérosène, le bois et les galettes de bouse de vache séchée (comme ici au centre de la photo) restent dans les zones les plus pauvres les sources d’énergie les plus utilisées. Les lampes solaires, les fours solaires, le gaz naturel en bouteille, le issu des déchets sont des moyens plus efficaces pour répondre à ces besoins.
8. Un autre type de développement à marche forcée
Face à ces retards, l’Inde a engagé un plan ambitieux d’énergies renouvelables. L’une des voies est la construction de grands parcs photovoltaïques, visant une capacité de 60 GW d’ici 2022. Sur la photo, celui de Roha Dyechem, dans le nord du Rajasthan. A l’automne 2016, a été inaugurée, à Kalmuthi, dans le Tamil Nadu, dans le sud-est du pays, ce qui devrait être à terme la plus grande centrale solaire du monde, avec une de 648 MW.
9. Du solaire sur les toits
Le plan solaire indien prévoit une capacité de 40 GW pour les installations de toitures, soit 40 % de l’objectif total en matière d’énergie solaire. Les nouveaux développements urbains prévoient donc des immeubles dotés de panneaux solaires, capables d’assurer une partie de leurs besoins en énergie, comme ici à New Town, près de Kolkata (ex-Calcutta), dans l’État du Bengale.
10. Le solaire contre l’évaporation !
À Chandrasan, dans l’État du Gujarat, dans l’ouest de l’Inde, un canal d’irrigation a été couvert sur une portion de 750 mètres par une structure de panneaux photovoltaïques. Double avantage : le système a une capacité de production d’ d’1 MW et il limite l’évaporation dans cette région très chaude. Chaque année, 9 millions de litres d’eau sont économisés.
11. Le pompage solaire
L’irrigation est vitale pour l’agriculture, dans un pays qui compte de nombreuses régions très sèches. Les pompes fonctionnant à l’électricité solaire remplacent peu à peu les pompes fonctionnant au fuel. Dans le village de Dhundi, près d’Ahmedabad, dans le nord-ouest de l’Inde, des panneaux ont été installés, financés à 95 % par des aides. L’investissement restant de 5 % , apporté par les agriculteurs, est amorti par la vente de l’électricité en surplus au réseau public.
12. L’éolien en fort développement
La production d’électricité d’origine éolienne a été multipliée par 10 entre 2002 et 2012 et l’Inde se place à la 4ème place mondiale derrière la Chine, les États-Unis et l’Allemagne. Le Sud de l’Inde (Tamil Nadu) et la région de Mumbai (ex-Bombay) abritent les plus grands parcs du pays. Sur la photo, des ouvrières travaillent sur le site de Vankusawade, à 350 km de la grande métropole.
13. Une industrie éolienne puissante
L’Inde a développé une forte filière industrielle de l’éolien, avec notamment le constructeur de turbines Suzlon. Le groupe Suzlon a intégré toute la chaîne de fabrication des éoliennes et a réussi une expansion mondiale. Sur la photo, l’usine de pales de Paddhar, à 400 km d’Ahmedabad, dans l’ouest du pays.
14. Un nucléaire en plein essor
Puissance nucléaire depuis des décennies, l’Inde exploite déjà 20 réacteurs nucléaires civils. Sept autres réacteurs sont en construction et 18 projets supplémentaires ont été annoncés. L’Inde mène aussi des recherches actives sur les réacteurs de 4ème génération (surgénération à neutrons rapides). Sur la photo, un surgénérateur d’essais sur le complexe nucléaire de Kalpakkam (État du Tamil Nadu, sud de l’Inde).
15. Un pays de haute technologie
Si le sous-développement affecte de nombreuses régions, l’Inde est aussi un grand pays technologique. Les entreprises numériques sont innombrables et le pays est un grand fournisseur de logiciels et de traitement de données pour le monde entier. Sur la photo, un ingénieur examine un moteur de voiture en ayant recours à la réalité augmentée, au cours d’un des grands salons mondiaux, le ITE Biz Information Technology de Bangalore.
16. Le grand marché des classes moyennes
La population indienne devrait atteindre vers 2030 le chiffre d’1,5 milliard, dépassant ainsi celle de la Chine… Les classes moyennes, avec un pouvoir d’achat en hausse, se développent à un rythme très rapide. Le marché des deux roues et des voitures – et la consommation en général – se développe à un rythme soutenu, faisant croître parallèlement les besoins en énergie. La photo représente une image traditionnelle des rues indiennes, celle d’une famille entière sur son scooter flambant neuf.