- Gwen Schantz, cofondatrice de Brooklyn Grange
- Andrew Tsui, co-fondateur de Rooftop Republic
- Anders Riemann, PDG de Nordic Harvest
- Abdelaziz al Moqbel, responsable du projet "Green Riyadh"
- Mohammed, vit à côté d'un espace vert à Riyadh
Les villes se mettent au vert partout sur la planète, plantations d’arbres et agriculture urbaine : les sites végétalisés foisonnent. Comment les villes s’y prennent-elles et quelles en sont les limites ?
New York, état de New York , États-Unis
C’est l’un des plus grands toits cultivés au monde, perché au 9e étage d’un building à Brooklyn.
Gwen Schantz, cofondatrice de Brooklyn Grange :
- "Il y a eu des décennies et des décennies d'architecture urbaine où le but était de tout recouvrir, que tout soit propre et recouvert de béton. Alors maintenant ce qu'on fait, c'est qu'on prend cette jungle de béton, et on remet de la terre par-dessus, on remet des plantes par-dessus, et on aide les gens à retrouver une connexion à la nature, parce que c'est vraiment important pour notre santé. Mes amis et moi voulions devenir agriculteurs, mais on voulait vivre en ville - et il n'y avait pas beaucoup d'emplois comme ça. On voulait vraiment créer une ferme qui soit comme les autres fermes de la région : une petite exploitation écologique et rentable. La seule différence étant qu'on est en ville et sur les toits.
- Les rooftops végétalisés comme le nôtre ont un effet très bénéfique sur les écoulements d'eaux pluviales. Ils permettent aussi de rafraîchir et de purifier l'air. Dès que vous avez des plantes et de la terre en ville, ça améliore la qualité de l'air. Il y a aussi des bénéfices pour l'immeuble en dessous, ça aide à protéger le toit, à l'isoler, et à isoler l'immeuble du soleil et du froid.
- Il y a une limite au poids qu'on peut imposer à un toit comme celui-ci. Alors il n'y a que 30 centimètres de terre en profondeur, ce qui permet de faire pousser tout un tas de légumes, mais on doit irriguer le sol assez fréquemment, car il sèche très vite."
Hong Kong, Chine
Des potagers urbains de taille plus modeste se développent partout dans les grandes villes, située à 150 mètres de hauteur cette micro exploitation agricole est installée sur le toit de la Bank of America Tower. La ville en compte une soixantaine, Andrew Tsui, co-fondateur de Rooftop Republic :
- "Nous avons la possibilité de doubler l'offre d'espace ou plutôt de terres pour la culture de denrées alimentaires. Ce que nous essayons de faire c'est vraiment identifier les endroits non-utilisés dans la ville et mobiliser les citoyens, les gens, pour apprendre au sujet de la nourriture, pour comprendre l'histoire et restaurer la relation, une relation très endommagée depuis que nous avons commencé à externaliser notre nourriture et à nous reposer sur la production industrielle."
Taastrup, Hovedstaden, Danemark
Les cultures urbaines se développent aussi en intérieur en banlieue de Copenhague, cette ferme fait pousser des salades et des herbes à la verticale 7000 m2 remplis d'étagères hautes de 10 mètres sur 14 niveaux éclairées artificiellement par 20.000 ampoules LED.
Anders Riemann, PDG de Nordic Harvest :
- "Nous prouvons qu'il est possible de déplacer une partie de la production agricole dans les villes, donc la particularité de cette installation dans laquelle nous nous trouvons actuellement est que nous pouvons produire 250 fois plus sur la même surface au sol par rapport à un agriculteur traditionnel. La ferme produit 15 récoltes par an les semences sont transportées par des robots et le jardinage se fait au monte-charge.
- Nous devons trouver d'autres méthodes pour produire la nourriture qui est de plus en plus demandée par la population croissante. Gourmandes en énergie, ces fermes “high tech” sont plus adaptées aux climats froids. "
Ryad, Arabie Saoudite
A l’inverse, l’Arabie saoudite avec son climat désertique veut créer un oasis vert en ville, d'ici 2030, le projet "Green Riyadh" prévoit de planter 7,5 millions d'arbres et de créer 3.000 parcs urbains.
Abdelaziz al Moqbel, responsable du projet "Green Riyadh" :
- "Les effets directs [du projet Green Riyadh, NDLR] contribueront à réduire la température normale de 1 ou 2 degrés Celsius. La plupart des arbres sont des acacias capables de résister au climat aride de la région. Nous améliorerons la qualité de vie, ce qui améliorera le cadre urbain et réduira la pollution de l'air et la poussière. Cela augmentera également les relations sociales entre les gens et améliorera leur santé."
Ce projet à 11 milliards de dollars nécessitera l’utilisation d’1 million de m3 d'eau chaque jour, elle sera recyclée via un système d'irrigation souterrain réutilisant les eaux usées.
Mohammed, vit à côté d'un espace vert à Riyadh :
- "Nous sommes fiers de ce qui se passe et cela a même un effet positif ! Chaque fois que nous voyons ces arbres, ça nous rend heureux. Désormais, j'ai pris l'habitude de marcher précisément grâce à la présence des arbres."
Chengdu, Sichuan, Chine
La végétalisation des villes peut être une réponse au car 70% des gaz à proviennent des zones urbaines.